Danic Parenteau – Professeur adjoint a l’Ecole d’etudes politiques de l’Universite d’Ottawa
le sujet est simple: pourquoi a Herouxville et gui?re ailleurs? Diverses explications paraissent possibles. Mais il semble qu’une certaine reponse reste a trouver au fera que, contrairement au Canada, le liberalisme n’a pas totalement reussi a s’imposer au Quebec. A bien le moins existe-t-il aujourd’hui sous une forme batarde, comme 1 melange de liberalisme ainsi que republicanisme (ce qui ne renvoie pas ici a un menu politique particulier mais plutot a une maniere de concevoir la agence).
Au fondement du liberalisme repose l’idee en fonction de laquelle la societe n’est rien de plus qu’une association d’individus libres a la poursuite de leurs propres interets. Suivant le liberalisme, toute societe, ainsi,, par extension, l’Etat tel principal agent et garant de votre derniere, n’a concernant but que d’assurer la protection des vies et des proprietes de ses membres, ainsi, votre, precisement afin que ceux-ci puissent continuer individuellement leurs propres fins, suivant leurs propres interets.
Dans cette societe, libre a tous de faire votre que bon lui semble, aussi longtemps qu’il ne brime point la liberte de ses coloc’. Aussi, suivant le liberalisme, la societe apparaitra toujours comme n’ayant aucune fin en soi, a part celle qui consiste a laisser a tous Realiser votre que bon lui semble.
Une societe liberale ne offre donc jamais de contenu positif, rien qui permette de reconnaitre en elle une identite propre. Tout au plus peut-elle s’organiser autour de l’octroi de droits ainsi que libertes tout le monde et chacun, votre dont temoigne, Prenons un exemple, l’adoption avec le Canada en 1982 une Charte des droits et libertes. Cette charte symbolise la consecration ultime de cette conception liberale de l’univers.
Republicanisme et affirmation sans dire
Ce que des Herouxvillois ont fait en redigeant ce code de normes, c’est de presenter et cela constitue a leurs yeux l’article positif d’une societe quebecoise, un procede beaucoup une societe quebecoise dans le ensemble que c’est question. Ces elus municipaux ont avec la affirme ceci: Voici votre que nous sommes!
C’est certes maladroit qui ne savait toujours pas qu’il etait interdit de lapider ces dames chez nous? , on peut assurement s’opposer a telle ou telle norme qu’edicte ce document et on peut mentionner qu’il ne revient pas a un conseil municipal de definir votre qu’est la agence quebecoise, mais les Herouxvillois ont ainsi evoque bien haut votre que bon nombre de Quebecois pensent tout bas: le Quebec y a comme societe, avec son identite propre. Notre Quebec, c’est plus que la simple addition des interets particuliers des gens qui l’habitent; il possede un contenu positif que l’on doit non seulement affirmer mais surtout couvrir face a ceux qui ne le reconnaitraient point.
Une telle affirmation est impossible dans une societe strictement liberale puisque, dans cette conception de l’univers, la societe n’a pas d’identite propre.
Attitudes devant des accommodements
On sait que et cela a servi d’element declencheur a la publication tout d’un tel document reste la question des recents debats entourant les accommodements raisonnables, qui sont a l’origine une expression juridique d’inspiration liberale qui en est venue a nommer, d’une maniere negative, claque de s’incliner devant quelques demandes des nouveaux venus qui souhaiteraient se soustraire a certaines regles ou confortables inscrites au registre de la culture quebecoise.
S’il n’y a qu’au Quebec qu’un tel debat reste possible puisque, Effectivement, cette question n’a assurement pas la aussi teneur au Canada qu’au sein en population anglophone de Montreal, ceci tient precisement au fera que le liberalisme n’est pas totalement parvenu a s’implanter au Quebec, suivant qu’il y a ici une certaine forme de republicanisme. Cela se voit au fait que des Quebecois, a la difference des Canadiens, se montrent habituellement plus reticents a accommoder les membres des minorites. Aux yeux du liberalisme, une telle reticence pourra assurement apparaitre comme portant la marque de la intolerance, voire de la xenophobie.
Si les Quebecois remettent proprement dit l’idee voulant qu’il faille etre accommodant avec diverses gens, ce n’est donc nullement tant qu’ils sont foncierement intolerants, xenophobes, voire racistes (il y en a naturellement qui le sont, comme partout ailleurs, dans chacune des agences) mais bien parce que, pour eux, ceci ne est en mesure de etre autrement percu que comme une confrontation entre ce qu’ils seront et savent etre (l’article positif une societe quebecoise) cela que nos nouveaux arrivants veulent continuer a etre ici au Quebec.
Une telle confrontation est precisement impossible dans une societe liberale, a defaut pour la societe d’avoir une identite propre. Si le sujet represente un enjeu capital au Quebec, cela tient precisement au fera qu’il s’agit ici de la certaine remise proprement dit de ce que nous sommes.
Ainsi, la publication d’un tel document via les elus de votre municipalite mauricienne ne tient donc jamais d’un simple nationalisme (bien que ce geste puisse contribuer a ce mouvement) ou de relents tout d’un catholicisme obscurantiste, dont nos campagnes quebecoises, a la difference des villes, ne se seraient jamais totalement debarrassees, encore moins d’un racisme primaire ou d’une xenophobie, mais bien d’une conception non liberale de l’univers, soit de la certaine conception beaucoup republicaine.